SENE
13/04
Marie B.
2nde
Initiation à l’écrit d’invention
Référence :
www.impressionniste.net/van_agostina_s.jpg (au café du Tambourin 1887) de Van Gogh
J’étais assise au café des
Italiens, un lieu où rodaient les alcooliques comme moi. On me servait mon breuvage,
le serveur était venu pour la quatrième fois me remettre une absinthe. Je
buvais ma boisson au goût amer et sucré qui m’emportait dans une affreuse
tristesse qui me rappelait ces moments passé avec mon amant Nicolas.
Je me plongea dans mon absinthe à
la joie comme à la tristesse qui me guettait. Ce Nicolas m’avait quitté après
quatre merveilleuses années de purs bonheurs sans aucun motif. Je savais qu’il m’avait laissé pour
une autre, une de ces pauvres catins sans cœurs. « Ne lui ai-je pas
suffis ? » – Je ne savais plus. Une triste mélodie retentissait au
coin de ma tête et me rappelait tous ces cours de violons que je donnais aux
enfants. Prof de musique, je n’arrivais même plus à différencier le la du sol
et le do du ré. L’absinthe m’emportait vers de nouveaux horizons, les êtres
autour de moi m’observaient. Dans leurs yeux, je voyais un regard de jugement
sans doute à cause de mes vêtements qui en disaient beaucoup de mon
porte-monnaie comportant que quelques pièces de faibles valeurs.
J’étais coincée entre quatre vieux
murs, dans une pièce poussiéreuse et étouffante, il faisait chaud et je ne
respirais pas très bien. L’odeur du confit de canard qui venait de passer sous
mes yeux me montait au nez et un grand vide s’installait. Je décidai de regarder
derrière moi lorsque j’ai aperçu un homme. Il se levait et se dirigea vers la
caisse. C’était un homme jeune au physique parfait, blond aux yeux bleus et je
ne pouvais plus détourner mon regard. Il était vêtu sombrement, d’un chapeau,
d’un costume noir et je ne voyais que lui dans cette petite pièce.
Autour de moi rien ne comptait sauf
cet inconnu vêtu d’un costume noir. « Mais qui était-il ? » - me
demandai-je. Il avait sorti de son porte-monnaie une pièce de cent sous avec
une telle aisance, la donna à la caissière qui lui rendu la monnaie.
J’étais plongée dans ses beaux yeux
bleus quand il marcha vers la porte de sortie puis quitta le restaurant.
Aussitôt je me levai, laissai quatre pièces pour payer ce que j’avais consommé
sur la table et me mis à le suivre. Je voulais le connaître, lui parler. Je
marchais derrière lui tout au long du Boulevard des Italiens, le bruit abondant
de personnes pressées, le bruit grinçant des fiacres sous ce temps chaud
étaient insupportables.
L’homme que je suivais, marchait
vite en allongeant le pas. De l’autre côté du boulevard, un peintre observait la foule pour pouvoir reproduire la scène, j’observais
les alentours, je remis en place mon chapeau qui ne faisait que bouger. Quand l’homme
du café des Italiens décida de se retourner puis surprise, ce n’était pas lui.
Mon homme que je suivais désespérément avait disparu. Je me mis alors à le
chercher, je me dirigeai à gauche, puis à droite, je me retournai, je regardais
dans toutes les directions mais aucunes traces du monsieur. J’étais atteinte
par une vague d’émotions, et rattrapée par une énorme tristesse. Je me
souvenais de ma mésaventure avec Nicolas et c’est ainsi s’était achevée une
horrible journée.
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